Tout commence en 1895
Situé en Haute-Loire, entre les communes de Lapte et Saint-Jeures, et construit sur le cours du Lignon du Velay, le barrage de Lavalette appartient en réalité à la ville de Saint-Étienne. À l'époque, la population croissante de la cité demande de l’eau que ne peuvent lui fournir les deux petits barrages du gouffre d’Enfer et du Pas-de-Riot installés sur les contreforts du Pilat. Obligé de rationner les habitants pendant la sécheresse de 1893, le conseil municipal décida d’adopter le projet de deux ingénieurs des Ponts et Chaussés, Reuss et Delestrac. Ceux-ci prévoient la construction d’un barrage-poids (qui retient l’eau uniquement par son poids) de 50 mètres de haut, 44 mètres de large à la base et doté sur son toit d’une chaussée de 3,40 mètres de large pour 223 mètres de long. Ce projet ambitieux, jamais réalisé auparavant, permettrait de retenir 42 millions de m 3 d’eau, soit 25 fois plus que les réserves disponibles jusqu’ alors ! Chantier pharaonique par excellence, la construction d’un barrage de 24 mètres de haut et d’une contenance de 5 millions de m 3 est finalement adoptée en 1910.
1912 - 1919, le premier barrage
La construction avance petit à petit jusqu’à la Grande Guerre. À partir de ce moment, le manque de main-d’œuvre se fait cruellement sentir. En 1915, des prisonniers de guerre sont employés pour remplacer les hommes partis au front. Un an plus tard, après un hiver glacial qui stoppe les travaux, ils ne sont plus que quarante à faire le même travail. En 1916, la décision est prise de pousser le barrage à 30 mètres de hauteur et 5,5 millions de m 3 de contenance. Une décision qui rallongent les travaux jusqu'en 1919. Il faut alors lui donner un nom. On hésite entre La Chazotte ou le Lignon. Ce sera finalement Lavalette, du nom du hameau qui se situe en face du lac ainsi créé.
1944 - 1949, la surélévation
Dix-sept ans après la mise en service du barrage de Lavalette, un projet de surélévation arrive sur le bureau du maire de Saint-Étienne. La sécheresse de 1926 a montré les limites d’un tel ouvrage pour alimenter une grande agglomération. La hauteur de l’ouvrage est donc augmentée et passe à 60 mètres au lieu de 50 et sa longueur dépasse les 500 mètres. Il faut tout de même attendre 1936 pour que ce deuxième chantier soit enfin déclaré d’utilité publique. Le projet est arrêté net par le conflit de la Seconde Guerre Mondiale. Les travaux commenceront réellement en 1944. Cette surélévation fera disparaître entre autre le hameau de Piboulet. Lors de grandes sécheresses et de l'abaissement du niveau du barrage de Lavalette, on peut voir ressortir les ruines de l'ancien hameau.
A ce jour, Le barrage de Lavalette, à pour usage principal l'alimentation en eau, l'hydroélectricité et les loisirs.
